APC D’ORAN 22 milliards détournés
Cette enveloppe devait servir au paiement des employés recrutés à titre contractuel.
De scandale en scandale, la municipalité d’Oran
s’est, semble-t-il, sérieusement éternisée ces derniers années dans les
affaires de détournements. La dernière en date risque d’éclabousser la
chronique locale à la faveur de l’ouverture, fin décembre 2009, d’une
enquête portant sur la «disparition énigmatique» de 220 millions de dinars.
En
attendant le complément du rapport d’enquête, de hauts cadres des
services financiers de l’APC d’Oran seraient impliqués. Le montant, qui
fait l’objet de l’enquête, serait constitué en majeure partie des
salaires impayés des agents communaux recrutés à titre contractuel.
Douze
cadres auraient été auditionnés par les services en charge du dossier.
L’enquête qui se poursuit risque de s’ouvrir sur plusieurs fronts.
Elle
aurait été déclenchée à la suite d’informations faisant état d’un
important trou financier dans le budget communal dit déficitaire,
privant les agents contractuels de leurs mensualités.
A-t-on «menti»
aux agents contractuels qui ont marqué un mouvement de protestation au
cours duquel ils demandaient le paiement de leurs salaires? A-t-on
sciemment «trompé» ces communaux aux fins de dissimuler une
affaire qui risque d’alimenter la chronique locale ou encore de faire
tomber beaucoup de masques? Pourquoi a-t-on expliqué à ces contractuels
que le budget municipal est déficitaire alors que les salaires de ces
derniers devaient, initialement, être prévus dans les états de paiement
de tous les employés communaux, permanents ou contractuels soient-ils?
Ou sont passés les salaires de ces agents?
Tant de questions en
suspens auxquelles les services en charge de l’enquête devront apporter
des éléments de réponse. Cette affaire n’est pas la première en son
genre. En effet, une autre liée à la surfacturation des achats des
camions de collecte des déchets urbains continue à alimenter les débats
oranais.
Une dizaine de personnes, dont plusieurs cadres communaux
hautement placés, ont été poursuivis et condamnés pour fausse écriture
sur documents officiels, passation frauduleuse de marchés publics,
dilapidation de deniers publics et complicité.
Sur un autre
registre, une autre enquête similaire sur la disparition de plus de
quarante véhicules se poursuit. Quatre étudiants, originaires de
Mascara et de Constantine, ont été placés sous mandat de dépôt par le
tribunal de première instance d’Oran pour association de malfaiteurs,
vol, escroquerie et faux et usage de faux.
Trois agences de location
de voitures ont été victimes des larcins inédits perpétrés par les
présumés étudiants qui se présentaient sous de fausses identités,
passeports et permis de conduire falsifiés.
Wahib AÏT OUAKLI